Communiqué

Le Vérificateur général du Québec présente le tome de novembre 2025 de son rapport à l’Assemblée nationale

Québec, le 27 novembre 2025. – Le vérificateur général par intérim, M. Alain Fortin, a rendu public aujourd’hui le tome de novembre 2025 du Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2025-2026. Les travaux du Vérificateur général qui sont portés à l’attention des parlementaires ont notamment permis de dégager les conclusions suivantes.

Accès aux services médicaux spécialisés

Depuis plusieurs années, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) se fixe des objectifs stratégiques pour améliorer l’accès aux services médicaux spécialisés, mais ne les atteint pas. D’ailleurs, il effectue le suivi d’une partie seulement des consultations réalisées (environ 20 %). De plus, les délais d’attente pour la prise en charge des demandes de consultation sont longs, tant pour celles qui transitent par les centres de répartition des demandes de services que pour celles qui figurent sur les listes d’attente des deux établissements de santé et de services sociaux audités. Enfin, l’information dont dispose le MSSS pour répartir équitablement les médecins spécialistes entre les régions du Québec est insuffisante, de même que celle dont disposent les établissements pour faire le suivi des disponibilités des médecins qui occupent un poste.

Dépenses par cartes de crédit

Le ministère des Finances est responsable du programme Carte Affaires auquel participent 153 ministères et organismes. En 2024-2025, des achats totalisant près de 100 millions de dollars ont été réalisés au moyen de cartes de crédit Affaires. Toutefois, les contrôles des cartes sont inadéquats au sein des entités auditées. Par exemple, pour certaines entités, les limites financières sont sous-utilisées et de longs délais d’annulation des cartes sont observés à la suite du départ ou lors de l’absence prolongée d’un employé. De plus, pour quatre des cinq entités auditées, la surveillance pour s’assurer de l’efficacité des contrôles en place est insuffisante. Enfin, l’absence de motifs documentés empêche d’évaluer la pertinence de plusieurs achats, et certaines transactions ne sont pas conformes aux règles en vigueur.

Étudiants étrangers au collégial et à l’université

Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) et le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) ont mis en œuvre plusieurs mesures, dans un court laps de temps, pour accroître le nombre d’étudiants étrangers au collégial et à l’université, sans une évaluation adéquate des résultats. Des quotas par établissement d’enseignement ont ensuite été instaurés sans une analyse appropriée et à partir de données qui présentaient des problèmes de qualité. Par ailleurs, les processus du MIFI, lors de la sélection des étudiants étrangers, engendrent des inefficiences. Enfin, le suivi insuffisant du parcours des étudiants étrangers ne permet pas de savoir ce qu’il advient de ceux-ci une fois le certificat d’acceptation délivré.

Finances publiques : analyse et prise en compte des principaux enjeux de soutenabilité

Le Québec a été confronté à d’importants défis économiques au cours des dernières années. Dans le budget de mars 2025, le ministère des Finances a déposé un plan de retour à l’équilibre budgétaire pour 2029-2030. Si ce plan est suivi, le gouvernement est en voie de connaître sa plus longue période déficitaire depuis l’instauration de la Loi sur l’équilibre budgétaire, en 1996, soit une période de neuf exercices financiers consécutifs. Or, les mesures à prendre pour réaliser plus de la moitié des économies envisagées dans ce plan de retour à l’équilibre budgétaire ne sont pas déterminées. De plus, il n’y a pas d’analyses de soutenabilité portant sur la capacité du gouvernement d’assurer le financement à long terme du niveau actuel des services à la population sans accroître le fardeau fiscal ou le poids de la dette. De son côté, le plan québécois des infrastructures ne présente pas les sommes nécessaires pour des projets inscrits et le maintien des actifs. Enfin, les coûts de reconduction relatifs au financement des activités du réseau de la santé et des services sociaux ne considèrent pas l’ensemble des coûts associés au vieillissement de la population.

À propos du Vérificateur général du Québec

Le Vérificateur général du Québec a pour mission de contribuer, par ses audits et ses autres travaux, à une meilleure gestion des ressources ainsi qu’au contrôle parlementaire, au bénéfice des citoyennes et des citoyens du Québec. L’organisation surveille la gestion des fonds et autres biens publics effectuée par le gouvernement, favorise une reddition de comptes rigoureuse et transparente, et veille à ce que les autorités adhèrent à ses recommandations afin de susciter des améliorations en matière de gestion publique.

Rapport